Rencontre avec le producteur du film, François-Hugues de Vaumas (Aloest Films)
Le média qui donne de la voix à ceux qui n'en ont plus, c'est la radio. Au nord de l'Irak, sept jeunes journalistes, musulmans, chrétiens et yézidis, tendent leurs micros à ceux qui veulent la paix. Ils travaillent pour Radio Al-Salam, antenne affranchie d'influences politiques et religieuses. En toute liberté, des voix s'élèvent sur les ondes et font renaître le lien au sein d'une nation.
Après 9 jours à Raqqa, En toute liberté est le deuxième volet d’une trilogie sur la reconstruction du lien social en Irak et en Syrie après la guerre à travers trois expériences : l’une politique, la seconde médiatique et la troisième culturelle et éducative. Cette trilogie est née du désir de comprendre l’après-guerre d’un conflit qui n’est pas véritablement terminé, et qui se joue maintenant sur des terrains idéologiques dépassant les frontières du Moyen-Orient.
Parmi tous les pays de la région, l’Irak présente une mosaïque ethnique et confessionnelle des plus complexes. Le pays est morcelé entre les communautés kurdes et arabes d’une part, et les musulmans chiites et sunnites d’autre part. Cet éclatement plonge l’Irak dans la violence depuis près d’un siècle. Pour s’adresser à toutes les communautés dispersées entre les différents camps, Radio Al-Salam recrute sept journalistes kurdes et arabes de confessions musulmane, chrétienne et yézidie. Ils s’expriment à l’antenne en trois langues : le kurde, l’assyrien et surtout l’arabe, une rareté́ dans le Kurdistan irakien. À ce jour, Radio Al-Salam est la seule radio indépendante et multiconfessionnelle du pays.