Stéphane, tout juste arrivé de Cherbourg, intègre la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil, dans le 93. Il va faire la rencontre de ses nouveaux coéquipiers, Chris et Gwada, deux "Bacqueux" d’expérience. Il découvre rapidement les tensions entre les différents groupes du quartier. Alors qu’ils se trouvent débordés lors d’une interpellation, un drone filme leurs moindres faits et gestes...
Pour Ladj Ly, 38 ans, c’est un baptême du feu absolu : premier long métrage, première compétition cannoise. Et la réussite est éclatante. On est saisi, happé par cette histoire de bavure policière en banlieue, à la cité des Bosquets de Montfermeil (93), inspirée d’un fait réel de 2008, dont le réalisateur fut le témoin en tant que vidéaste travaillant et habitant sur place – il en tira un court métrage, Les Misérables, déjà, il y a quelques années. C’est aussi un baptême du feu au sens propre, tant le jeune réalisateur s’affronte à une violence de plus en plus incendiaire, un jour d’été brûlant, peu après la victoire des Bleus à la Coupe du monde de foot. Le réalisateur Ladj Ly dissèque avec virtuosité l’onde de choc provoquée par cette bavure policière dans cette cité. Pour mieux faire apparaitre les tensions, les nouveaux jeux de pouvoir qui sont à l’oeuvre dans ces territoires oubliés de beaucoup. Raconté en partie du côté des trois policiers qui portent cette histoire, Les Misérables regarde aussi avec attention et émotion ce qui se joue avec les jeunes générations. À chacun d’essayer de voir.